« Dieu
En moi si petit
Hors de moi si grand. »
Ce poème est sans doute le plus court de tous les poèmes de Jean-Pierre Lemaire, et le poser en tête de notre newsletter est d’abord un hommage à son auteur. Car il nous a fait l’amitié de conclure, par sa présence et sa parole, le magnifique cycle des conférences littéraires de Christophe Bourgeois sur l’otium. Cette dernière rencontre portait sur Faire place, titre du recueil de Jean-Pierre Lemaire sur le thème de la retraite : ce moment de la vie, ici transmué en poésie, où le temps change de figure et de rythme, déplace les accents de l’urgent et de l’essentiel, dénude l’âme.
« Faire place » : c’est surtout, nous dit J.P Lemaire, retrouver le geste marial d’accueil en soi du Verbe, pour le livrer hors de soi à tous les autres. Les « Prépas » de Sainte-Marie voudraient être pour leurs étudiants un temps de gestation et de partage de ce mystère de Vie, dans la fidélité à l’appel d’où sont nés et dont témoignent les Centres Madeleine-Daniélou. Notre newsletter fera désormais chaque fois place à une « parole-source », que chacun pourra accueillir en fonction de son propre chemin spirituel.
« Faire place » : c’est aussi, plus prosaïquement, ouvrir cette newsletter à de nouveaux « portraits d’anciens », pour manifester la vitalité polyphonique de leurs engagements en tous ordres et permettre aux plus jeunes de ne pas céder à la morosité ambiante devant l’avenir…
Mais, pour Laurent CARALP qui le souhaitait, « faire place » signifie concrètement aujourd’hui remettre à Arthur LEPEL COINTET le rôle de président des Alumni, rôle vaillamment et efficacement assumé pour guider les premiers pas de l’Association dans un moment de perturbations sanitaires et sociales. Cher Laurent, soyez-en chaleureusement remercié !
Et enfin… « faire place » c’est ce que, dans nos agendas respectifs, chacun de nous est invité à faire dès à présent pour y inscrire la date du 9 octobre, date d’une « Fête des Cinquante ans » victorieuse des restrictions sanitaires !
« Dieu
En moi si petit
Hors de moi si grand. »
Revenons à ces mots que Jean-Pierre Lemaire prête à Marie entre Annonciation et Nativité ; ils sont peut-être aussi une feuille de route pour ce temps. Nous avons expérimenté dans la crise sanitaire, et à l’échelle de la planète entière, le pouvoir ravageur de l’infiniment petit. Reste à découvrir à cette occasion son pouvoir créateur et sauveur ! Dans une page magnifique, Simone Weil écrivait : « La part du surnaturel ici-bas est secrète, silencieuse, presque invisible, infiniment petite. Mais elle est décisive (…). La lumière aussi ne heurte pas, ne pèse pas. Mais par elle les plantes et les arbres montent vers le ciel malgré la pesanteur. »
…Tel le Verbe de Dieu dans notre aujourd’hui.
Marguerite Léna - SFX
