Claude Simon, soldats et pensées en déroute

« au milieu de cette espèce de décomposition de tout »  (Claude Simon, La Route des Flandres, 1960) 

En mai 1940, le capitaine de Reixach est tué par un parachutiste allemand et son escadron décimé, comme le fut celui de Claude Simon, envoyé combattre à cheval les blindés allemands, le sabre à la main. Dans le sillage de cette défaite militaire, c’est aussi la pensée qui se défait : est-il encore possible de raconter ce qui défie toute logique et toute mémoire ? Dans cette défaite, pourtant, s’invente le roman moderne. La Route des Flandres est plus qu’un récit de guerre déroutant : animée d’un souffle puissant, cette écriture, absolument unique au XXe siècle, nous plonge dans le magma de nos sensations et le chaos de notre mémoire.

2 formules pour suivre la conférence :

- sur place, sans restriction d'accès 

- en direct sur Youtube, sur inscription uniquement (le lien privé sera envoyé aux personnes inscrites dans la journée du 15 mars : si vous n'avez pas reçu le lien, vérifiez vos spams). Le livret de textes se trouve au bas de cette page. 

Afin de faciliter l'organisation de cette soirée, merci de vous inscrire le plus rapidement possible.  

Année 2021 - 2022 : Composer avec le chaos

Comment faire le récit de ce qui se défait ?  Lorsque la littérature s’affronte aux grandes crises qui ont marqué les deux derniers siècles, que ce soit la Révolution, la débâcle de 1939 chez Claude Simon ou la révolution sexuelle des Trente Glorieuses chez Annie Ernaux, elle explore d’autres formes de mémoire que l’analyse méthodique et sans passion de l’historien. La légende, la mélancolie ou le désarroi, qu’ils s’expriment dans le roman ou l’autobiographie, nous introduisent aussi à la vérité de cette Histoire qui nous touche au plus intime et qui pourtant n’est pas à nous.

Mardi 30 novembre

La démesure de la Révolution :

« une action de l’Inconnu » (Victor Hugo, Quatrevingt-treize, 1874)

Mardi 18 janvier

Sur les ruines de l’Histoire :

« Pourquoi suis-je venu à une époque où j’étais si mal placé ? » (François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, 1848)

Mardi 15 mars

Soldats et pensées en déroute :

« au milieu de cette espèce de décomposition de tout »  (Claude Simon, La Route des Flandres, 1960)

Mardi 31 mai

Quand les images du quotidien s’effacent :

« rendre la dimension vécue de l’histoire » (Annie Ernaux, Les Années, 2008)

De 20h30 à 22h à Sainte-Marie de Neuilly

24 Bd Victor-Hugo, 92000 Neuilly-sur-Seine  (Métro Porte Maillot)

L'homme en toutes lettres

Cycle de conférence proposé par Christophe Bourgeois

« Nous ne nous comprenons que par le grand détour des signes d’humanité déposés dans les œuvres de la culture. Que saurions-nous de l’amour et de la haine, des sentiments éthiques et, en général, de tout ce que nous appelons le soi, si cela n’avait été porté au langage et articulé par la littérature ? » (Paul Ricœur, Essais d’herméneutique).

Les œuvres littéraires ont une manière singulière de révéler l’homme à lui-même : telle est l’intuition de ce cycle. Chaque soirée est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir sous un jour nouveau une œuvre, à partir d’extraits lus et commentés. Ce cycle n’exige aucune compétence spécialisée : il s’adresse à tous les amoureux des lettres.

nons que par le grand détour des signes d’humanité déposés dans les œuvres de la culture. Que saurions-nous de l’amour et de la haine, des sentiments éthiques et, en général, de tout ce que nous appelons le soi, si cela n’avait été porté au langage et articulé par la littérature ? » (Paul Ricœur, Essais d’herméneutique).

Les œuvres littéraires ont une manière singulière de révéler l’homme à lui-même : telle est l’intuition de ce cycle. Chaque soirée est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir sous un jour nouveau une œuvre, à partir d’extraits lus et commentés. Ce cycle n’exige aucune compétence spécialisée : il s’adresse à tous les amoureux des lettres.